Nous nous réveillons dans un grand lit aux draps soyeux… mais où sommes-nous donc? Dans cette aventure, on perd assez vie la notion du temps et de l’espace…
Ah oui, hier après notre dernier ride d’auto-stop, nous avons passé la frontière assez tard, non sans quelques questions de la douane américaine pour arriver à Saint-Stephen, New Brunswick, Canada. Nous avons seulement trouvé un mot de la part de notre hôte – coachsurfer, Billy, et ce matin la maison est déjà vide. Il est censé revenir ce midi. C’est grand et propre, des dessins et de belles peintures à l’huile sont accrochés aux murs. Nous décidons de rester une nuit de plus pour au moins le rencontrer et échanger un peu sur ce que peut être la vie dans une ville frontalière entre le Canada et les USA…
Une petite balade dans Saint-Stephen nous fait découvrir la plus petite université du Canada – (moins de 150 étudiants par an pour un des premiers bachelor of liberal arts et un bachelor d’études internationales), un musée du chocolat, et beaucoup de maisons à vendre…
Il est 12h03, et on passe devant le Carman’s Diner, oh ben tiens qu’est ce qu’on pourrait bien faire? Il y a réunion du Rotary International “every monday 12.10”, on irait bien y faire un petit tour, histoire de voir qu’est ce qu’il s’y raconte…?
Ces messieurs-dames nous accueillent gentiment et le doyen du club nous explique les projets d’un des plus anciens Rotary: présents dans le monde entier, ils envoient de l’argent, des biens et leur courage à tous les petits enfants d’Afrique, ils éradiquent les maladies et dernièrement ont donné 500$ pour la fête du Chocolat. Quoi? c’est quand même important la fête du Chocolat, Saint-Stephen est LA ville canadienne du chocolat… (je parle uniquement de ce Rotary-ci, je suppose qu’ils ne sont pas tous comme ça)
Quand nous rentrons “à la maison”, Billy et sa copine sont sur la terrasse, à siroter un petit verre: papoti-papota et on prend un verre, et on cuisine, et on papote, et on rigole, et on mange… Ambiance détendue, nous avons l’impression d’être de vieux amis, aucun problème pour eux que l’on reste une nuit de plus. Sa copine originaire de Nouvelle-Ecosse est aussi ergothérapeute :), elle vient d’emmenager avec Billy il y a un mois et trouver un emploi a été vraiment facile: en général, les gens de Saint-Stephen essayent plutôt de quitter la ville… Dan s’aperçoit qu’il possède un drone dernière génération, et c’est reparti jusque tard dans la soirée…
Le lendemain, il est vraiment temps de partir, nous avons contacté une ferme en Nouvelle-Ecosse, et ils nous attendent: le ferry de Saint-John à Digby est à midi, on va essayer d’arriver ce soir… Il pleut, mais d’après accuweather.com, il devrait y avoir une accalmie vers 9h: Billy nous pose à un “bon spot”: 5 min d’attente et Frank nous embarque. Il travaille en Alberta pour l’industrie du gaz naturel pendant 2 mois, puis rentre à la maison pendant les 2 mois suivants. Il était pêcheur avant, mais la vie devenait difficile, il a décidé de faire de l’argent pendant quelques années, puis retourner vivre ici au New Brunswick avec sa famille, retourner pêcher… Il doit s’arrêter 20 km avant Saint-John, mais finalement il ne fait pas très beau, dit-il et puis de toute façon, il n’a rien à faire aujourd’hui, il va nous amener jusqu’au ferry! Merci Frank!
Ce trajet aurait du nous coûter 120$ car de Saint-Stephen à Saint-John, il n’y a aucun moyen de transport public, et le moyen que nous avait proposé l’office de tourisme était de prendre un taxi. Hem hem…
La traversée en ferry dure 3 heures, mais on n’y voit pas grand chose, le temps est terriblement gris et le ciel est bas. Une fois à Digby, les histoires de transport en commun sont toujours les mêmes, on doit faire des détours, il y a des connexions qui n’existent pas etc… Pas moyen de trouver qqn sur le ferry qui pourrait nous amener près de la ferme. A la descente du bateau, nous courons vers la sortie du port pour montrer notre pouce: les voitures passent et personne ne s’arrête. Une femme promène son grand caniche, nous commençons à discuter avec Valerie et, hop, 5 min plus tard nous sommes dans sa voiture: le chemin paraît si court quand la conversation est intéressante, médecin à la retraite, elle joue de la harpe celtique… A peine arrivés au carrefour d’où part notre prochaine route, une autre voiture s’arrête juste à côté de la sienne, Dave part pour Bridgewater, notre exacte destination…
Rencontrer des locaux, partager sa route et ses intérêts, nous n’avons jamais attendu plus de 15 min, tout a été tellement facile, ça sert d’agiter son pouce dans cette région!