Yellowstone and the car but not the bear

I’ll have to repeat that everything is made for the cars, even in a national park.
First, the access. There is no bus to get there. We arrived from Chicago, after 30 hours, changing 5 buses, at 5 am. We ate a very good scrumbled eggs in the restaurant at the bus station, and at 6 we walked to two nearby motels, to book for a night in one week. This way we found a place for the suitcase and cello. After that we bought the food to take in the mountains.

We arrived in time for the shuttle which brings volunteers in the park, twice per week. I put the luggage on the roof. But I made the mistake to ask where he will leave us.
he: – are you a volunteer ?
me: – no
…….
he: – are you a hitchhiker ?
me: – yes (I knew that’s the bad answer)
he: – there is no place
me: (pointing to the suitcases which were sitting on several seats) but we can keep them in our arms
he: – sorry, there are the rules

What a dispointment, after 33 hours, not to get a ride, because I haven’t lied, when there is no public transportation …

It took one hour to get a ride, from a farmer … of marijuana ! In Montana is legal for medical use. He started because his son is very ill. Now he makes a lot of money.
In order to get to the west entrance, we got another 4 rides. At the second ride, the driver apologised for the status of the American public transportation.
the third he had an adventure park for kids.
the fourth was renting snowmobiles. So all were locals.

In the park, it was pretty easy to get a ride, but still it was frustrating to wait for 10 minutes, to see 100 cars passing, and people not to care. In the park we got a ride from a Swiss girl who came for a Mathematics conference, one from a Mormon, and another one in a Christian organisation.

We hiked for 5 days in the backcountry, no bear, no bison, no nothing but squirrels and trees, even Yellowstone is   well known for its fauna. After this, we spent a day by car, with Stef and her son. Every parking site was the place for something: bison, geiser, bison, elk, canyon …

Le plus long trajet en bus…

from Chicago, IL to Bozeman, Mt

Nous battons aujourd’hui notre record de longueur de trajet en bus, en partant hier à 22h40 de la gare de Chicago pour arriver demain matin à 4h50 à Bozeman, dans le Montana: près de 30h de trajet avec 4 changements dont 3 au milieu de la nuit… Ce n’est pas rien, nous traversons presque la moitié des USA!

Pendant quelques jours lorsque nous étions à Naperville, nous avons presque pensé que nous pourrions faire ce trajet dans un vieux van de 1997, que nous aurions récupéré chez ma tante et mon oncle. Vendredi, nous avons accompagné mon oncle chez leur garagiste (ils en sont clients depuis 30 ans!), qui nous a pris en “urgence”, et a commencé des réparations nécessaires (ex: il y avait un gros trou tout près du réservoir, le câble de frein était en partie rouillé…). Après y avoir passé l’après-midi, nous avons fini par rentrer pour gérer les papiers, passage de frontière, assurance etc… C’est là qu’on s’est aperçu que ce ne serait pas aussi simple que prévu: nous n’avons pas de permis américain: nous ne pouvons donc pas passer sous l’assurance de mon oncle. Si nous voulons nous-même assurer la voiture à notre nom, il faut débourser près de 150$ par mois, car nous sommes étrangers!

L’option de la voiture partie à la poubelle, j’avais déjà commencé à regarder les carsharing (covoiturage), mais malgré quelques contacts, personne n’a redonné signe de vie. Alors hier soir, hop nous avons embarqué pour ce petit périple de traversée de l’Amérique.

Il doit être 5h00 du matin, j’ouvre un oeil, le lever de soleil me réconcilie avec mes maux de derrière, de dos et de cou provoqués par une demi-nuit pliée en accordéon. Le ciel est haut, les espaces immenses.

7h, je réouvre un oeil, et me sens baignée dans une mer verte claire: nous sommes entourés de champs sans fin.

Il est midi, nous sommes dans le Dakota du sud, on y voit des élevages de bison, du maïs, des magasins de feux d’artifice, du maïs, quelques panneaux “Jesus dies for our sins” ou “Save the Unborn”, encore du maïs… et régulièrement, les piliers de la survivance au milieu des champs de maïs: McDo, Burger King, KFC…

Je pense à notre traversée de l’Argentine, c’était il y a un peu plus d’un an, entre Ushuaïa et Peninsula Valdes, nous avions fait 28h de bus au milieu de la pampa. Trop fatiguée, je culpabilisais quand je m’endormais alors que j’essayais de profiter à fond du paysage, puis à chaque fois que j’ouvrais l’oeil, je ne voyais que ce désert parsemé de quelques touffes d’herbe.

Quelques personnes dans le bus semblent un peu perdues, certains ont le visage marqué par l’alcool et la drogue.L’homme derrière nous déroule un tissu noir sur le siège d’à côté: il vend des bagues. A la pause, je sors pour acheter une boisson. Impossible d’échapper aux grandes marques, PepsiCo, CocaCola Company, quand soudain dans un petit coin je vois une bouteille avec du jus de ‘chirimoya’, un des fruits découvert à Cuba. “Chouette!” me dis-je, ça s’appelle SoBe lifewater. Je vérifie sur wikipedia hors ligne (téléchargé grâce aux cubains qui nous ont montré comment ne pas dépendre d’internet…), et Zut! Ca a été racheté par PepsiCo il y a 10 ans…

Il est 17h, ah non, il est 16h, on a encore changé de fuseau horaire… Le paysage a fort changé, ce sont maintenant des collines très pentues recouvertes d’une herbe courte, tantôt, des affleurements de roche, découvrant des strates rosées. De temps en temps, une grosse tache noire sur l’herbe: un troupeau de vaches ou de bisons.

Arrêt dans un restaurant, l’image de l’amérique profonde… Motels, RV (caravanes obèses), terrain de football américain et de rodéo, Welcome in America! Le Dakota du Sud a une histoire terrible avec les indiens. Massacre, réserves réduites, pour en arriver aujourd’hui à des conditions sociales terribles. Alors qu’il est un monument visité et plebiscité par une grande majorité, le Mont Rushmore non loin d’ici pose question. Effectivement, c’était la montagne sacrée des Lakotas – Sioux sur laquelle on a gravé les têtes géantes des 4 présidents marquants des USA…

Encore une dizaine d’heures et on y sera, souhaitez nous bonne chance!

Le temps des retrouvailles

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Après le choc à Detroit, c’est le temps des retrouvailles à Chicago. Nous sommes accueillis dans l’immenssissime appartement du cousin de Dan (oui encore un autre), Andrei. Plein centre, nous profitons de la plage, des concerts gratuits dans le parc du Millenium, inauguré en 2004 (oui 4 ans de retard…). J’aime assez bien cette ville, le lac rend le côté urbain beaucoup plus doux, mais ça reste une ville immense avec beaucoup beaucoup de monde, 2.7 millions sans la périphérie. Urg!

C’est aussi l’occasion d’aller rendre visite à mon oncle et ma tante, une de soeurs de mon papa. Nous ne nous sommes pas vus depuis au moins 10 ans. Ils habitent Naperville, une ville où il fait bon vivre, à quelques 45 min de Chicago (en Porsche…oui oui, car Andrei nous a prêté son joujou jaune pour aller nous balader dans les banlieues…). Mon oncle retraité fait du trading à la maison, et ma tante conduit tous les jours 3h aller-retour pour travailler dans sa bibliothèque dans le sud de Chicago.
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D’autres copains sont aussi là à Chicago: Viorel et Olga sont des amis de Dan depuis l’université, ils ont déjà fait les 400 coups ensemble lors de leur tour d’Europe il y plus de 10 ans… (historiette du genre: en France ils décident d’acheter un fromage pour goûter aux spécialités locales, mais leurs nez choqués par ce qui se dégage de cette boîte à l’apparence anodine les poussent à retourner le fromage au magasin. Le vendeur reprendra le fromage en regardant Dan d’un air supérieur)  IMG_2942

Et enfin, moi aussi j’ai des copains à retrouver, Brendan et Istvan! Nous nous retrouvons sur une terrasse vraiment sympa dans le quartier Logan. Originaire de Virginie, Brendan était avec moi à Cologne en 2009, il est reparti vivre à Montréal puis à Chicago peu après que j’ai quitté l’Allemagne. Violoniste, il mène sa vie d’artiste comme je l’imaginais, jonglant entre concerts, concours et cocktails en terrasse avec les vieux amis! Il est toujours aussi curieux, optimiste et rigolo. Istvan est roumain et altiste, on s’est connu à Bruxelles, la dernière fois que je l’ai vu, on jouait dans le même festival avec nos quatuors respectifs. Donc à priori, il n’était pas vraiment prévu que Brendan et Istvan se rencontrent. Mais le petit monde de la musique a fait son travail et maintenant les deux gaillards jouent ensemble dans le même quatuor et sont devenus de sacrés buddies.

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Dernier jour en kayak pour découvrir la ville un peu différement (clin d’oeil à ma cousine Line qui est une pro dans ce domaine)

Je vais essayer de vous dire deux mots sur le port d’armes aux USA, car c’est quelque chose de très surprenant pour nous, européens. Je dis deux mots, car on pourrait en parler pendant des pages et des pages. De notre point de vue, le port d’armes rime avec tueries dans les écoles, église, tensions raciales etc… On a essayé de comprendre ça du point de vue d’un américain et il y a quelques éléments qu’on a soulevé lors de débats houleux avec les amis de Dan. Je vais tenter de vous les livrer de manière neutre, mais c’est pas gagné… CJe n’ai pas vu Bowling for Columbine de Michael Moore, probablement que ces éléments se retrouvent dans le documentaire.

Premier point historique et identitaire: cela fait partie de la Constitution, le deuxième amendement dit ‘Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé.’ La Constitution date de 1791, comment interpréter cette phrase? La suppression d’un amendement touche le droit constitutionnel, la liberté individuelle, dit-on.

Deuxième point dit “culturel”: assez souvent les gens ont une arme chez eux car ils en ont hérité de leur père ou grand-père qui ont participé à la seconde guerre mondiale. Puis aller au magasin acheter son arme peut se faire en famille, aller au shooting range aussi, on s’entraîne à tirer avec les enfants. C’est une banale activité dominicale.

3ème point: la NRA, National Rifle Association, exerce un pouvoir difficilement quantifiable sur la Maison Blanche, le Congrès et donc sur l’ensemble des américains. Ce que l’on sait c’est qu’ils engagent des experts, des historiens pour prouver que le port de l’arme est inhérent à l’identité américaine. Et puis ils ont leur parti politique. Un de leurs arguments est qu’on ne parle que des situations où le port d’arme a été fatal, on n’entend jamais parler des cas où le port d’armes a pu sauver des vies, ou protéger quelqu’un.

4ème point: la majorité des gens disent posséder une arme pour se protéger au cas où un voleur entrerait dans leur maison, où s’ils se rendent dans un quartier chaud.  Enfin, (pour moi) les statistiques sont trompeuses et les intéressés leur font dire ce qu’ils veulent. Ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé, mais j’avais lu un article très intéressant à ce sujet. En Australie, le port d’armes a été interdit en 1997, puis des statistiques montrent que le nombre de morts par arme à feu a augmenté de manière effrayante. Dans quel contexte? Quelle population? Si vous avez le temps et l’envie lisez ça:

http://www.snopes.com/crime/statistics/ausguns.asp

Sur ce, je vous souhaite une nuit paisible!

Triste constat à Detroit

De London à Chicago, nous avons du faire escale à Detroit. Detroit, Detroit, je me souviens de quelques cours d’histoire-géo: les usines automobiles, puis les tensions raciales, crise et le chômage..

Sortant du bus, il fallait trouver la station de train. Nous avons donc commencé à marcher dans la ville: personne, pas une seul âme qui vive. Au bout de 10 minutes, nous sommes arrivés dans une artère plus fréquentée, une dame nous a vu regarder le plan et a proposé son aide, au même moment deux policiers plaquent un homme au mur et lui passent les menottes, nous montons dans le bus sans vraiment trop savoir où nous allons. A la première rue, je vois une voiture de police et une scène similaire à la précédente. Que se passe-t-il ici bon sang!?

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Le chauffeur nous avait oublié, heureusement Dan est allé lui redemander si la station de train n’était pas bientôt… oups on vient de la dépasser. Sur le chemin, un parking à 5 dollars la journée, ça change de New York 45$ la demi-heure…Nous rentrons dans la gare, minuscule, quelques vieux bancs meublent l’espace, tout est comme suspendu dans le temps. Dan pense qu’on s’est trompé de gare, c’est trop petit. La guichetière nous dit ‘si, si c’est bien là’ 5 trains par jour! Nous avons 4h d’attente, elle nous offre de garder les valises gratuitement. C’est l’occasion d’aller explorer cette ville mythique, la Motown!

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La ville est déserte, il y a énormément de terrains vagues entre quelques immenses bâtiments de General Motors, Ford et Chrysler: c’est triste, déprimant, des commerces à vendre, quelques rares magasins (dont un qui vendait des fauteuils, des frigos du parfum et des casquettes…), des journaux de petites annonces pour des emplois où ne sont même pas précisées ni les tâches ni le salaire. Nous croisons seulement des blacks, dont beaucoup souriants à notre vue: difficile de ne pas dire qu’on est touriste…

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Entre les années 1900 et 1930, Detroit voit les usines automobiles fleurirent, avec ça une urbanisation importante: la population afro-américaine sert alors majoritairement de main d’oeuvre. Cependant, très vite les tensions raciales pointent et déjà la population blanche commence à déménager vers les banlieues. Le Klux Klux Klan est très puissant dans la région. La concurrence entre les différentes ethnies grandit jusqu’aux violentes confrontations de juillet 1967: The Twelveth Street Riot. A cette occasion, les policiers font une descente dans un bar clandestin, où une population d’afro-américains fêtent le retour de la Guerre du Viêtnam de deux de leurs amis. La descente dégénère, les affrontements dureront 5 jours, probablement enveni,és par l’envoi de l’armée de terre par le président Jonhson. Près d’une quarantaine de morts, un millier de blessés et près de 2000 bâtiments détruits: une des émeutes les plus meurtrières dans l’histoire des USA. Certains bâtiments n’ont jamais été reconstruits, et sont restés ainsi pendant plusieurs décennies.

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Dans les années 70, la crise du pétrole affecte les usines automobiles. En 1973, le premier maire noir Coleman est élu, les avantages concédés aux noirs excèdent les blancs…, mais on parle aussi de corruption. En 1950, on compte 1 800 000 habitants, en 2010, quelques 700 000… Encore ces dix dernières années, la population a diminué de 25%. Certaines initiatives tentent de rendre la ville plus vivable, mais je sens une ambiance très lourde, triste.

Un article très intéressant pour en savoir plus sur les raisons multiples du déclin de Detroit:

Nine Reasons Why Detroit Failed

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Nous rentrons dans une sorte de fast food qui ne paye pas de mine, les gens sont accueillants, la serveuse autant que les clients! Les plats commandés sont excellents (l’habituel burger et un sauté de légumes au tofu!!!) et nous discutons avec notre voisin de table qui est DJ: il produit des artistes qui ont été mixer à Tomorrowland.

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Mais il est temps pour nous d’aller prendre le train, après cette courte impression de Detroit, j’essaie de digérer un peu l’histoire de cette ville dans un train aux dimensions démesurées, j’oublie qu’on est aux USA…

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