Le temps des retrouvailles

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Après le choc à Detroit, c’est le temps des retrouvailles à Chicago. Nous sommes accueillis dans l’immenssissime appartement du cousin de Dan (oui encore un autre), Andrei. Plein centre, nous profitons de la plage, des concerts gratuits dans le parc du Millenium, inauguré en 2004 (oui 4 ans de retard…). J’aime assez bien cette ville, le lac rend le côté urbain beaucoup plus doux, mais ça reste une ville immense avec beaucoup beaucoup de monde, 2.7 millions sans la périphérie. Urg!

C’est aussi l’occasion d’aller rendre visite à mon oncle et ma tante, une de soeurs de mon papa. Nous ne nous sommes pas vus depuis au moins 10 ans. Ils habitent Naperville, une ville où il fait bon vivre, à quelques 45 min de Chicago (en Porsche…oui oui, car Andrei nous a prêté son joujou jaune pour aller nous balader dans les banlieues…). Mon oncle retraité fait du trading à la maison, et ma tante conduit tous les jours 3h aller-retour pour travailler dans sa bibliothèque dans le sud de Chicago.
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D’autres copains sont aussi là à Chicago: Viorel et Olga sont des amis de Dan depuis l’université, ils ont déjà fait les 400 coups ensemble lors de leur tour d’Europe il y plus de 10 ans… (historiette du genre: en France ils décident d’acheter un fromage pour goûter aux spécialités locales, mais leurs nez choqués par ce qui se dégage de cette boîte à l’apparence anodine les poussent à retourner le fromage au magasin. Le vendeur reprendra le fromage en regardant Dan d’un air supérieur)  IMG_2942

Et enfin, moi aussi j’ai des copains à retrouver, Brendan et Istvan! Nous nous retrouvons sur une terrasse vraiment sympa dans le quartier Logan. Originaire de Virginie, Brendan était avec moi à Cologne en 2009, il est reparti vivre à Montréal puis à Chicago peu après que j’ai quitté l’Allemagne. Violoniste, il mène sa vie d’artiste comme je l’imaginais, jonglant entre concerts, concours et cocktails en terrasse avec les vieux amis! Il est toujours aussi curieux, optimiste et rigolo. Istvan est roumain et altiste, on s’est connu à Bruxelles, la dernière fois que je l’ai vu, on jouait dans le même festival avec nos quatuors respectifs. Donc à priori, il n’était pas vraiment prévu que Brendan et Istvan se rencontrent. Mais le petit monde de la musique a fait son travail et maintenant les deux gaillards jouent ensemble dans le même quatuor et sont devenus de sacrés buddies.

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Dernier jour en kayak pour découvrir la ville un peu différement (clin d’oeil à ma cousine Line qui est une pro dans ce domaine)

Je vais essayer de vous dire deux mots sur le port d’armes aux USA, car c’est quelque chose de très surprenant pour nous, européens. Je dis deux mots, car on pourrait en parler pendant des pages et des pages. De notre point de vue, le port d’armes rime avec tueries dans les écoles, église, tensions raciales etc… On a essayé de comprendre ça du point de vue d’un américain et il y a quelques éléments qu’on a soulevé lors de débats houleux avec les amis de Dan. Je vais tenter de vous les livrer de manière neutre, mais c’est pas gagné… CJe n’ai pas vu Bowling for Columbine de Michael Moore, probablement que ces éléments se retrouvent dans le documentaire.

Premier point historique et identitaire: cela fait partie de la Constitution, le deuxième amendement dit ‘Une milice bien organisée étant nécessaire à la sécurité d’un État libre, le droit qu’a le peuple de détenir et de porter des armes ne sera pas transgressé.’ La Constitution date de 1791, comment interpréter cette phrase? La suppression d’un amendement touche le droit constitutionnel, la liberté individuelle, dit-on.

Deuxième point dit “culturel”: assez souvent les gens ont une arme chez eux car ils en ont hérité de leur père ou grand-père qui ont participé à la seconde guerre mondiale. Puis aller au magasin acheter son arme peut se faire en famille, aller au shooting range aussi, on s’entraîne à tirer avec les enfants. C’est une banale activité dominicale.

3ème point: la NRA, National Rifle Association, exerce un pouvoir difficilement quantifiable sur la Maison Blanche, le Congrès et donc sur l’ensemble des américains. Ce que l’on sait c’est qu’ils engagent des experts, des historiens pour prouver que le port de l’arme est inhérent à l’identité américaine. Et puis ils ont leur parti politique. Un de leurs arguments est qu’on ne parle que des situations où le port d’arme a été fatal, on n’entend jamais parler des cas où le port d’armes a pu sauver des vies, ou protéger quelqu’un.

4ème point: la majorité des gens disent posséder une arme pour se protéger au cas où un voleur entrerait dans leur maison, où s’ils se rendent dans un quartier chaud.  Enfin, (pour moi) les statistiques sont trompeuses et les intéressés leur font dire ce qu’ils veulent. Ce n’est pas tout à fait ma tasse de thé, mais j’avais lu un article très intéressant à ce sujet. En Australie, le port d’armes a été interdit en 1997, puis des statistiques montrent que le nombre de morts par arme à feu a augmenté de manière effrayante. Dans quel contexte? Quelle population? Si vous avez le temps et l’envie lisez ça:

http://www.snopes.com/crime/statistics/ausguns.asp

Sur ce, je vous souhaite une nuit paisible!

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