Des chevaux semi-sauvages se baladent dans un décor où le feu semble faire du nettoyage régulièrement.
En préparant ce grand tour avec mes parents, je n’avais pas vraiment idée de ce que l’on allait voir. J’avais suivi quelques grands noms et quelques idées glanées sur des forums de voyageurs. J’aime toujours autant laisser la surprise entière, même quand il s’agit d’endroits hyper touristiques, j’essaie de ne pas parasiter ma première sensation dans un lieu par des photos ou des images avant. Quasi à chaque fois, mes sens m’en remercient. Pourtant j’apprécie également revenir à un endroit que j’ai déjà vu dans le passé, car toujours l’expérience est différente.
Je ne savais donc pas ce qu’était Mesa Verde. En espagnol, cela signifie table verte, un terrain d’atterrissage d’ovnis? la plus grande table de billard?…
Voilà…
En fait, Betatakin au Navajo National Monument n’avait été qu’une introduction émouvante à ce que nous allions découvrir ici: les ruines de villages construits sur des falaises escarpées, protégés par des arches naturelles. D’une beauté et d’une poésie infinie. Selon les époques (entre les VIIè et le XIVè siècles), les habitations passent de relativement rudimentaires à assez complexes, avec plusieurs étages et même avec balcon. La vue est imprenable.
Cette échelle mène à ce que l’on appelle un kiva, cet espace circulaire est un lieu rituel souterrain, appartenant à chaque grande famille, dont tous les membres se rassemblaient régulièrement. Le trou creusé au nord de cette chambre représente le sipapu, l’endroit d’où les Anasazi (ou Pueblo People) seraient venus au monde.
Au XIVè siècle, les villages sont tous abandonnés, une probable sécheresse aurait poussé les habitants à descendre plus au sud. Aujourd’hui, leurs descendants sont les indiens Hopis, Zunis… qui vivent principalement en Arizona et au Nouveau-Mexique.
Cet endroit doit son nom à ce petit balcon, Balcony House. Près de 50 personnes y ont habité. Les murs extérieurs comme intérieurs étaient peints de couleurs éclatantes et décorés avec soin. De nombreux instruments de musique ont été retrouvé, preuve que la musique et le chant était une de leurs occupations favorites.
Pour descendre et remonter de leur village, ils avaient creusé dans la falaise de petites encoches: imaginez descendre une paroi verticale avec des mini prises et un panier rempli de maïs histoire de bien déstabiliser le tout…
De très belles poteries ont également été découvertes.
Alors que nous faisions demi-tour pour aller voir le coucher de soleil, nous avons vu une voiture coincée derrière une barrière…
… et une dame nous fait signe pour que nous nous arrêtions. Dans ce parc, il y a des barrières à quasi chaque site archéologique ou point de vue. Et ils ferment à 18h. Madame est passée au moment où le garde avait fermé seulement un côté pour prévenir les touristes. Et comme madame a voulu absolument voir ce qu’il y avait là-haut, elle a fait semblant que le premier pan n’était pas fermé… Et voilà! D’ailleurs madame est française, cela nous a bien fait rire.
Alors après être allé admirer la vue, nous avons accueilli cette compatriote hors-la-loi dans notre chaleureuse caravane. A 2500 mètres d’altitude, il commençait à faire drôlement frais. Elle devait attendre le passage du ranger pour expliquer sa situation.
Il est arrivé après 1h00. Le parc est immense et il est seul à faire le tour des sites pour les fermer. Si elle n’avait pas joué la personne un peu bébête, elle aurait pris une amende de 220$.